Séminaire : Parcours anthropologiques dans le monde arabe — 12/05/2016

On connaît bien ces poteries maghrébines fabriquées selon de techniques rudimentaires par les femmes des villages et décorée avec art de motifs utilisant exclusivement des couleurs naturelles. Objets utilitaires, jarres, plats ou bols, mais aussi objets de décoration et de cultes, notamment des chandeliers et de surprenantes figurines, ces produits ont assez bien résisté à l’invasion de la bimbeloterie industrielle et à la globalisation islamique. Des ethnologues s’y étaient intéressés depuis le XIX^e siècle, mais aussi, et jusqu’à l’époque contemporaine, des touristes et des collectionneurs avisés qui ouvraient un nouveau marché à ces productions rustiques. Mais on avait une représentation étonnamment segmentée du phénomène. Ce livre propose pour la première fois une étude synthétique, sur tout l’espace maghrébin, où l’on trouve comme en écho, du Rif marocain aux Hautes steppes tunisiennes, en passant par l’espace Kabylie, le mieux quadrillé, des productions analogues.

Tirant parti d’une tradition scientifique, avec une confrontation suggestive de document anciens (dessins, gravures, peintures orientalistes, photographies en noir et blanc), jusqu’à la photographie contemporaine et la muséographie qui en restitue la richesse chromatique, l’ouvrage dresse un bilan complet des données archéologiques et ethnographiques, et analyse l’évolution des problématiques sur un phénomène qui, délaissant les questions d’ethnicité et de diffusion, en viennent à des approches contemporaines en terme de technologie, d’étude de genre et de démarche identitaire. La conjonction d’un centre du CNRS et du tout jeune musée des Confluences de Lyon, a permis de sortir un ouvrage qui est à la fois un travail scientifique à jour et un « beau livre ».

Jeudi 12 mai 2016

17h-20h

Salle M. & D. Lombard

EHESS-IISMM

96 boulevard Raspail, 75006 Paris