Chaire sécable de l’IISMM-EHESS | Professeure invitée : Marianne Noujaim (Université Saint-Joseph de Beyrouth)
Marianne Noujaim est professeure associée en études théâtrales à l’Institut d’Études Scéniques, AudioVisuelles et cinématographiques (IESAV) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Ses recherches portent sur deux thématiques principales : la poétique du théâtre contemporain et les archives du théâtre au Liban, notamment celles du metteur en scène Mounir Abou Debs (1931-2016), considéré comme le fondateur du « théâtre moderne » au Liban.
Elle co-dirige le projet de recherche PHC CEDRE « Archives du théâtre au Liban : numérisation et historiographie (L-MASRAH) » (2024-2026).
Dernières publications :
NOUJAIM, M. (à paraître en 2025). Memory, Myth and Mimicry: Irony as a Decolonizing Tool in MENA Dramaturgy. In ROMANSKA, M. & et. al. (Eds.). Decolonizing Dramaturgy in a Global Context, Londres: Bloomsbury Publishing.
ASSAF, R., & NOUJAIM, M. (2023). “Entretien avec Roger Assaf. Théâtre et espace public : entre immersion et divertissement“. Regards, (29), 123-134.
Marianne Noujaim participe au Programme invités de l’EHESS, dans le cadre de la chaire sécable de l‘IISMM sur proposition de Chantal Verdeil (INALCO) et Najla Nakhle-Cerruti (CNRS, IREMAM)
Conférences
De la paternité du théâtre libanais moderne
On présentera, à travers les archives et les historiographies du théâtre libanais, la rencontre entre les deux pères du théâtre moderne au Liban, Mounir Abou Debs et Antoine Moultaqa, ainsi que le rapport de rivalité-émulation consécutif à cette rencontre. En effet, cette séparation originelle soulèvera des enjeux qui n’ont cessé, depuis les années 60 à ce jour, de configurer le paysage théâtral au Liban. On s’interrogera sur l’« illusion » sur laquelle s’est en réalité fondée cette répartition des positions et des esthétiques dans le champ naissant du théâtre moderne libanais, en soulignant, plutôt que les points de divergence, les innovations communes ou complémentaires ainsi que les obstacles auxquels ils ont fait face, l’un comme l’autre.
Dans le cadre du séminaire IISMM “Littératures contemporaines du monde arabe, SELICMA”, animé par Frédéric Lagrange, Najla Nakhlé-Cerruti, Marcella Rubino, Rima Sleiman.
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Le lundi 17 février 2025 de 14h à 16h – Salle B3_18, EHESS, 54 Bd Raspail, 75006 Paris
L’art de l’acteur chez Mounir Abou Debs, une dialectique de la présence-absence
« Maintenir dans le mouvement et le parler / ce qui est saisi dans l’immobilité et le silence », préconise Abou Debs dans une notice sur l’un de ses ateliers. On abordera, à travers ses archives et ses ouvrages didactiques, la méthode de jeu qu’il a développée depuis sa fondation de l’École et la troupe de théâtre moderne en 1960 jusqu’à ses ateliers des années 2000 en l’inscrivant au cœur de son esthétique théâtrale qui rompt avec le réel pour aller vers la « vision », « l’ombre », « le rêve » et « les profondeurs de l’être ». On décèlera les sources personnelles et culturelles de cette dialectique de la présence-absence, tout en la reliant à des principes plus universels de performativité, tels ceux décrits en concomitance par Eugenio Barba.
Dans le cadre du séminaire « Approche critique » animé par Yannick Butel
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Le jeudi 6 mars 2025 de 13h à 16h – Bâtiment Turbulence, Aix-Marseille Université, Campus Saint-Charles, 3 place Victor Hugo, 13003 Marseille
« Faire de la scène un espace infini et désertique où l’objet perd son sens quotidien et devient comme dans une peinture » : la scénographie selon Mounir Abou Debs
Depuis ses premières mises en scène, Abou Debs règle tous les aspects de la scénographie avec une minutie absolue, s’occupant lui-même de l’éclairage et collaborant avec des artistes de renom au Liban (tels Aref El Rayess, Paul Guiragossian et surtout Alfons Philips). Lieu où se concrétise l’opposition entre mouvement et immobilité, répétition et fulgurance, relation et détachement, extériorisation et intériorisation, le style scénographique de Mounir Abou Debs suscite à la fois admiration et réserve de la critique, qui y verra par la suite un perfectionnisme esthétique aux dépens d’une intentionnalité éthique. On discutera ce point de vue à la lumière du concept du « dissensus » esthétique développé par Rancière.
Dans le cadre du séminaire du LIRIS (Laboratoire International de Recherche sur les Images et la Scénographie) animé par Romain Fohr
- Le samedi 8 mars 2025 de 12h15 à 13h30 – Théâtre pédagogique, Sorbonne Nouvelle Université, Campus Nation, 8 avenue de Saint-Mandé, 75012, Paris
Jouer la crise : Qui a tué Youssef Beidas ? de Chrystèle Khodr
Présentée alternativement comme « installation », « spectacle », « performance interactive » ou encore « jeu documentaire sur la capitalisation », Qui a tué Youssef Beidas ? de Chrystèle Khodr met en vis-à-vis une enquête archivistique sur l’effondrement orchestré de l’Intra Bank en 1966 au Liban et les mécanismes de la débâcle amoureuse. Créée en 2022, l’œuvre résonne forcément, aux yeux de ses « spectateurs » libanais, avec la disparition de leurs avoirs bancaires depuis 2019. On analysera, à travers le dispositif du « jeu » spécifique à l’œuvre, son rapport à la « fiction » et au « réel ».
Dans le cadre de la Journée d’étude « Nouveaux regards sur la “théâtralité” : entre réel et mise en fiction»
- Le samedi 15 mars 2025 de 10h à 11h – Maison de la Recherche, Université Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris
À retrouver sur le site de l’EHESS
À retrouver sur le site de l’IISMM
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Chargé de diffusion scientifique (29 janvier 2025). Chaire sécable de l’IISMM-EHESS | Professeure invitée : Marianne Noujaim (Université Saint-Joseph de Beyrouth). IISMM. Consulté le 24 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/1378h