Festival | Les rendez-vous de l’histoire, 27e édition « La ville » — Blois, du 9 au 13 octobre 2024

Qu’est-ce qu’une ville ? D’emblée, la réponse n’est pas évidente : est-ce la taille de la population, l’extension géographique, les fonctions, l’architecture…qui définissent une ville ? La hiérarchie sociale de ses habitants ? Une ville par opposition à quoi, d’ailleurs ? La campagne, le village, la banlieue, le « contado » ? 

La diversité des termes pour la désigner dans les périodes plus anciennes est très parlante : urbs (la ville de pierre, l’espace construit), civitas (la ville des hommes, l’entité sociale), ou encore polis (la communauté politique).

Selon les époques, les continents aussi, l’objet des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois obéit à une pluralité de définitions. Le foisonnement des sujets traités dans les tables rondes, conférences et cartes blanches indique qu’il existe en outre plusieurs manières de faire et d’écrire l’histoire de la ville. 

On peut, et c’est bien l’objet de l’histoire urbaine, s’intéresser à la forme de la ville, sa topographie, son bâti et ses transformations. Depuis plusieurs années des objets d’étude se multiplient : aux côtés des murs, des rues, des places, des immeubles, des bâtiments publics et religieux, désormais les jardins, le mobilier urbain, les friches ou les bâtiments industriels -entre autres- s’invitent dans la réflexion. Les destructions et recompositions urbaines occupent également les historiennes et les historiens : villes bombardées, assiégées, détruites, rasées…et reconstruites. 

L’histoire des représentations et des émotions a également toute sa place dans l’histoire de la ville : souvent pensées pour impressionner ou émerveiller, certaines villes n’ont cessé d’être commentées par les voyageurs, les pèlerins, les touristes. Elles suscitent une attente, un émoi, de l’amour mais aussi parfois du dégoût voire de la haine. 

Travailler sur les villes c’est aussi comprendre leurs fonctions : la typologie est ici fort riche, des villes capitales aux villes portuaires, des villes industrielles aux villes nomades, des villes nouvelles aux villes musées…Il ne s’agit pas de les énumérer mais plutôt de pointer les évolutions, les hybridations des fonctions urbaines. 

Enfin, un domaine de recherche très vivant cherche à comprendre comment on « vit la ville ». La ville vécue, c’est au fond tout ce qu’on peut faire dans la ville, tout ce qu’on peut observer dans un milieu urbain en en interrogeant la spécificité. Ce peut être l’activité politique et l’organisation municipale, mais aussi l’emboîtement des pouvoirs urbains et nationaux ; religieux et professionnels ; la ville espace de production et de consommation ; comprendre ce que la colonisation a fait aux villes ; quelle est la place des villes dans les mouvements sociaux : la révolution est-elle d’abord urbaine ? 

Mais c’est aussi l’organisation sociale et professionnelle et la place, bien sûr, des bourgeoisies, dans cette hiérarchie qui peut être interrogée, tout comme celle des étrangers, migrants, artisans, pèlerins… 

La ville trouve enfin toute sa place dans les développements très actuels de l’histoire environnementale : les pollutions urbaines, le traitement des déchets et leur recyclage, les systèmes d’approvisionnement, les marchés, la voirie, l’hygiène intéressent directement l’histoire sociale et politique des vies urbaines et, plus largement, de la citoyenneté.

Catherine Brice, professeure à l’université de Paris Est Créteil
Guillaume Calafat, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Isabelle Heullant-Donat, professeure à l’université de Reims-Champagne-Ardennes 

Membres du Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire

Programme

À retrouver sur le site du festival