Cycle de conférences “Les Voyages des Savoirs” 2013-2014 : “Renaissances arabes et musulmanes” — Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 18h-20h, 03/10/2013-15/05/2014
Maison de l’Orient et de la Méditerranée
Amphi Benveniste – Rez de chaussée
7 rue Raulin – Lyon 7ème
Comment interpréter les “Printemps arabe” ?
Deux ans après le début de ses bouleversements, sommes-nous dans un processus de renaissance ?
Une renaissance nationaliste, religieuse ou une combinaison des deux ? Une nouvelle nahda ? La nahda est un vieux mot arabe qui signifie “le pouvoir et la force”. Il évoque l’oisillon prêt à prendre son envol. On l’utilise pour désigner les progrès de la civilisation arabe à l’époque des contacts avec l’Occident et des grandes réformes (tanzimât) promues par l’Empire ottoman et les pouvoirs autonomes d’Egypte et de Tunisie.
Dans l’historiographie arabe, la période comprise entre la fin du XVIIIe siècle et les années 1950 est souvent vue comme une période de renaissance, qui aurait succédé à des siècles de décadence. Elle équivaut au “liberal age” dont préférait parler l’historien britannique d’origine libanaise, Albert Hourani (1915-1993). Elle peut aussi s’apprécier comme un âge romantique mêlant étroitement culture et politique. Elle correspond à divers mouvements d’émancipation : de la pensée et de la langue qui l’exprime, des sujets accédant à la dignité de citoyens, de la “nation arabe” en contexte ottoman ou colonial, des femmes aussi.
Le concept de nahda traduisible par “risorgimento” aussi bien que par “renaissance”, évoque la revendication de la liberté en littérature, l’émergence de l’idée de nation, la redécouverte d’un passé médiéval idéalisé, le conflit de générations et la crise de l’autorité, la prédominance du modèle constitutionnel en matière politique.
Porteur d’une tension constante entre ouverture à l’autre et retour sur soi, entre libération et réaction diversifiée à l’ “occidentalisation”, il a aussi une forte composante identitaire. Ce nouveau cycle de conférences, dans la continuité de “Mutations, Révoltes et Révolutions” change d’échelle temporelle et analyse le Printemps arabe dans le cadre des temps longs et courts, chers à Fernand Braudel.
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Programme 2013 – 2014
Jeudi 3 octobre 2013 : | Passion arabe Gilles Kepel, Prof. à Sciences Po Paris |
Jeudi 7 novembre 2013 : | Les renaissances des médias arabes Yves Gonzalez-Quijano, MC à l’Université Lyon 2 Marwan Kraidy, Prof. à Annenberg School for communication Université de Pennsylvanie, Etats-Unis |
Jeudi 5 décembre 2013 : | Le réformisme du XIXe siècle et les débats actuels en TunisieChérif Ferjani, GREMMO, Prof. à l’Université Lyon 2 |
Jeudi 16 janvier 2014 : | Le Hezbollah : de la Révolution islamique (1979) aux révoltes arabes Didier Leroy, chercheur à l’Académie militaire royale de Belgique. Professeur à l’ULB |
Jeudi 6 février 2014 : | La Nahada ou comment en sortir? Jocelyne Dakhlia, directrice d’étude à l’EHESS, Paris Moulay Mustapha Tesrif, doctorant au GREMMO |
Jeudi 6 mars 2014 : | La Nahada de Kawakibi Moshen Ismaïl, GREMMO, MC à l’Université de Rennes Salam Kawakibi, chercheur à l’Arab Initiative Reform |
Jeudi 3 avril 2014 : | Les sociétés arabes face aux défis du XXIe siècle Marc Lavergne, GREMMO, directeur de recherche au CNRS |
Jeudi 15 mai 2014 : | Islamisme et Renaissance arabe Haoues Seniguer, chercheur associé au GREMMO |
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Chargé de diffusion scientifique (23 janvier 2014). Cycle de conférences “Les Voyages des Savoirs” 2013-2014 : “Renaissances arabes et musulmanes” — Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 18h-20h, 03/10/2013-15/05/2014. IISMM. Consulté le 25 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/pxo6